nature
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Dans deux séries précédentes (Explosions, 2002-2009 et Fleurs, 2013), Bruno Vautrelle s’ingéniait déjà à offrir au public ce que l’on perçoit sans jamais le distinguer. Ses explosions donnent à voir des éclatements, notamment de baudruches. Avec la série des fleurs, la Nature et ses graciles assemblages de pétales se disloquent en galaxies de couleurs. Le temps, saisi en plein vol, s’arrête alors sur une image. En extrayant ainsi un fragment d’instant au fil du temps, Vautrelle fait bien mieux que dégonfler la réalité : il la démonte. Et la réalité s’ouvre sur d’autres mondes, tout aussi véritables, mais qui nous catapultent en pleine étrangeté. Figés en plein coeur d’une déflagration, les ballons dessinent des voies lactées, éclaboussent de poussières d’étoiles. Le néant où s’inscrivent les fleurs explosées crépite de particules de couleurs; des pétales devenus planètes dérivent ou jaillissent d’un big bang de sensations.